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Cédric et Bruno Arnold :

"Je serai peut-être aussi heureux de gagner un gros événement que si c'était lui !"

Plusieurs fois champion du Monde, ces deux frères nous en ont fais voir plein les yeux il y a quelques années !Pour la nouvelle année je vous propose donc en exclu pour leur retour une interview des frères Arnold ! Ces deux frangins au palmarès rempli reviennent sur les compétitions en ayant créer leur propre marque de cadre, Ozonys. Pour en savoir plus, vous n'avez plus qu'à lire la suite ! ( C = Cédric Arnold et B = Bruno Arnold)

- Désolé pour l'expression, mais vous êtes un peu comme les anciens du trial ? Quand avez-vous commencé les compétitions avant d'arrêter puis ensuite de reprendre ?
C : J'ai commencé les compets il y a 12-13 ans, j'ai arrêté en 1999 pour reprendre en 2005.
B : On a arrêté en 2002, ma dernière compet a été le mondial de bike trial au Japon.

- Dans quelles catégories avez-vous roulé avant d’arrêter et dans quelle catégorie roulez vous aujourd’hui ?
C : J’ai commencé les coupes de France au niveau biker, la 1ère année où j'ai terminé 3ème de la coupe, après j'ai roulé en espoir où j'ai terminé 2ème, l'année d'après j'étais champion de France national, ensuite j'ai fait une année d'élite (catastrophique) puis expert en 1998-99 et maintenant je roule en national.
B : J'ai toujours roulé en élite même lorsque que j'ai commencé le trial, je roule toujours en élite et c'est dur.

- Quels ont été les différents vélos sur lesquels vous avez roulé ?
C : J'ai commencé sur un marin de cross country petite taille (16 kilos sans la gourde) ensuite mon oncle m'a offert mon 1er Blaker's, je dis mon 1er parce que les années qui ont suivi, Blaker's était mon sponsor donc j'ai roulé jusqu'en 1999 sur des Blaker's. Après j'ai choisi l'évolution donc j'ai acheté un Coustellier, ensuite un BT et enfin cette année un OZONYS. A savoir que je suis un grand consommateur de cadres (rires).
B :
J’ai roulé sur BLAKER'S, SPECIALIZED, KOXX puis arrêt en 2002 et MBK à la reprise désormais Ozonys.

- Pourquoi avoir fais une pause de quelques années pour ensuite reprendre ?
C : J'ai du arrêter quelques années car j'ai commencé à travailler, mes horaires étaient des horaires de week-end, et j'ai repris car mon travail a évolué et me permet d'être présent sur les compets. Durant ces années je n’ai jamais arrêté de rouler sauf que je n’avais pas d'objectifs de compétitions.
B : Car contrairement aux autres, je n'avais pas une situation satisfaisante : entraîneur dans un club ce n'était pas une situation stable.

- Pouvez-vous nous résumer votre palmarès histoire que les jeunes sachent qui vous étiez auparavant.
C : Mes "meilleures" performances : champion de France et vainqueur de la coupe de France en 1997 en national, sinon j'ai participé à quelques coupes du Monde et d'Europe où je suis toujours resté dans les 20 premiers. Il y a aussi eu quelques titres de vice champion de Lorraine mais ma plus grande gloire est d'avoir battu Bruno sur une course d'Alsace à Vendenheim où j'ai sorti la compet à 0 et Bruno à 1 sur un déplacement de roue arrière.
B : J’ai été champion du Monde 1998 UCI, champion du Monde 2002 de biketrial, 8 fois champion du Monde par équipe et j’ai 2 records du Monde à mon actif :
hauteur 1.21 et longueur 3.14m.

- Pouvez-vous nous parler un peu plus du cadre que vous venez de sortir, c'est-à-dire l’Ozonys ?
C : Je ne peux te parler qu'en tant que testeur vu que la marque appartient à Bruno. Le vélo est hyper maniable, la géométrie est vraiment bien pensée, par rapport à mon ancien vélo, l'Ozonys est bien plus pointu pour les zones du type championnat de France.
B :
Je suis parti sur une géométrie passe partout pour plaire au plus grand nombre, c'est un cadre hyper polyvalent. Le top du cadre, son poids : 1,750 kg pesé et certifié ! Il est également très rigide grâce à ses 2 tubes en forme de V que l'on à baptisé "V technology". Un dernier avantage est que les autocollants sont interchangeables, ce qui est un argument à la revente. Un kit de déco neuf et le vélo repart pour une vie ! Le rapport poids / rigidité / prix est imbattable !

- D’où vous est venue l’idée de sortir un nouveau cadre sur le marché du trial ?
C : C’est à Bruno qu'il faut poser la question, je n'ai rien à voir avec la société Ozonys.
B :
Ah, et bien c'est un projet  ou plutôt un rêve de travailler pour la passion. La marque débute début 2007, mais fut étudié et testée bien avant (tests prototypes, déco, forme de cadre, budget, etc...).

- Avec toutes ces nouvelles marques qui apparaissent, pensez-vous que le marché du trial commence à se boucher ?
C : Non, je pense justement que ces nouvelles marques peuvent affaiblir le monopole de Koxx . C'est alors une bonne chose car ce n'est jamais bon qu'une marque monopolise un sport en plus ça, ça offre aux pilotes une palette de géométries et de prix.
B :
Enfin, il était temps, tout cela ne peut pas faire de mal au trial. Pour les constructeurs, c'est plus délicat. A chacun de faire la différence entre le prix de ce qu'ils achètent et ce qu'ils ont dans les mains.

- Comment trouvez-vous que le trial a évolué depuis le temps ?
C : A mes débuts le trial c'était franchir des racines, des énormes marches de 50 cm en montée, maintenant ce serait à peine une zone R1. Le niveau a considérablement augmenté mais la plus grosse part de l'évolution reste sur les non compétiteurs qui pratiquent le street où des techniques particulières sont venues enrichir le trial d'aujourd’hui.
B :
En fait je suis parti trop tôt. Le pilotage actuel correspond tout à fait à ce que j'était il y a 5 ans, du gros physique, marche et latéral ! Je trouve l'ambiance plutôt sympa. Dommage que le mixe zone artif / naturel  ne soit pas de 50/50 ...

- Que pensez-vous des pilotes d’aujourd’hui ? La mentalité a-t-elle changée ?
C : Les pilotes d’aujourd’hui sont à peu près les mêmes qu'avant, il y a toujours 3 très bons qui survolent la discipline et les autres qui suivent, même la mentalité n'a pas changée. Aller parler à un champion du Monde ou de France reste accessible.
B :
Il faut faire attention à ne pas prendre la grosse tête. Même si quelques personnes ont la chance de gagner un peu d'argent, n'oublions pas que notre sport c'est avant tout une passion démoniaque et un esprit sain, pas de prise de tête.

- Pour vous, quel est aujourd’hui le meilleur pilote et qui est d’après vous l’espoir du trial ?
C : Pour moi le meilleur pilote c'est Giacomo ou Gilles et le meilleur espoir serait Fontenoy.
B : Question difficile ! Moi ?? (Rires) Gilles Coustellier est le plus dangereux mais le moins régulier. Autrement c’est Aurélien Fontenoy qui progresse le plus !

- Vous êtes plutôt UCI ou bien BIU ?
C : Plutôt UCI bien que les 2 soient bien complémentaires, certaines bonnes pratiques d'Ufolep seraient bienvenues en règlement FFC et inversement, par exemple, le fait de prendre 5 une fois le temps écoulé en Ufolep donne du rythme au pilote dans la zone et tout au long de la compétition.
B : Les deux car il y a du bon et du mauvais partout.
Mon pilotage est plus propice au BIU avec des zones carrément monstrueuses, mais l'UCI est aussi agréable.

- Lors d’une compétition, est-ce un esprit d’équipe ou bien une rivalité qui règne entre vous deux ?
C : C’est à fond un esprit d'équipe vu le danger présent dans certaines zones élite, lorsque je roule pas je le suis constamment et inversement. Chaque semaine nos entraînements se font ensemble. En plus, vu qu'on roule pas dans la même catégorie il y a pas de prise de tête.
B : Aucune rivalité !
Je serai peut-être aussi heureux de gagner un gros événement que si c'était lui !

- Quels ont été vos plus beaux moments dans votre carrière de trialiste ?
C : Mes plus beaux moments c'est peut être ma 1ère marche d'un mètre, mon 1er podium en coupe de France et le titre de mon frangin.
B :
Championnats du monde BIU au japon ! Un accueil exemplaire, une mentalité touchante.
La coupe du monde  de VOLVIC, le public suivait principalement 2 autres pilotes, et il y a eu un renversement de situation. Je passe tout à 0 et je gagne. 2000 personnes estimées sur 4 zones !
Puis les stages d'équipe de France avec les équipes du moment, trial, entraînement et déconades !

- Pourquoi avez-vous choisi le Vtt Trial comme discipline de prédilection ?
C : Pour sortir de la drogue et de la rue (rires). Bruno avait commencé une année avant moi, comme je venais d'arrêter la natation je me suis lancé dans le trial.
B :
Avant je faisait du cross, mais trop de chemins larges, pas assez techniques, pas de sauts, puis on a vu un démo et là c'est le drame ! On est tombé dans le piège depuis 13 ans maintenant !

- Quels sont vos qualités et vos défauts lors d’une compétition ?
C : Je pense avoir une bonne lecture du terrain vu mon expérience, mon défaut serait de ne pas trop apprécier les obstacles trop hauts.
B :
Défauts: pas assez d'équilibre, pas assez confiance en moi.
Qualités: Fonceur, physique et surtout innovateur de techniques. Il y a quelques années lorsque je commence les premiers transferts sur la roue avant en stage d'équipe de France, ils rigolaient tous ! Ca sert à rien, etc... Maintenant c'est de l'habituel, en trial il faut tenter.

- Pensez-vous que ce serait une bonne chose d’organiser un championnat Indoor comme en moto ?
C : A une époque il y avait un petit circuit de trial indoor mais seuls les très bons pouvaient y participer donc pas très intéressant, un indoor avec plusieurs niveaux serait vraiment compliqué à organiser mais sûrement très apprécié par les pilotes.
B :
Le problème est que notre sport n'est pas assez connu pour faire déplacer 3000 ou 4000 personnes juste pour du trial VTT. Les organisateurs n’y trouvent pas assez leur compte ! Mais pour les rideurs ce serait terrible !

- Pour vous, quel serait le meilleur moyen de faire démocratiser le trial de nos jours ?
C : Je ne pense pas qu'un jour le trial pourra se démocratiser comme le foot du fait de sa difficulté d'apprentissage, de plus un vélo coûte cher et en plus apprendre le trial sans avoir quelqu'un de compétent à ses côtés c'est à 90% un échec.
B :
Il faut faire plus auprès des clubs, moins de frais d'organisation de compets, moins de contraintes pour les éducateurs, privilégier les initiations même en coupe de France.

- Quel serait le meilleur conseil à nous donner pour arriver au top niveau ?
C : Entraînement, entraînement et entraînement !
B :
Toujours se remettre en question, avoir aussi un vélo, pas forcément à 3000, euros mais qu'il fonctionne bien (freins) et un entraînement psychologique.

- Un p’tit mot pour la fin ?
C : L’année 2007 nous promet de beaux entraînements et de bonnes compétitions, que la force soit avec nous !
B : Rendez-vous sur les compets de 2007 ! Toujours avec l’esprit trial !

Je remercie énormément ces deux grands du Trial de m'avoir accordé de leur temps libre ! Je prends donc en conclusion que ce sont deux personnes qui se battent pour faire bouger les choses dans notre sport tout en gardant un super esprit (et un super niveau ;)) !


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